El plat caigué de la paret de ma mare,
mesos enrere, anys potser. Callada, apagada,
la mare n'havia tancat els trossos esparsos
al fons d'una bossa lila oblidada.

Llavors vingué un home baixet, d'ulls lluminosos,
que havia treballat al costat del conco Sindo.
Parlava una llengua culta, immensa.

S'hi posà deu hores seguides. Al darrere, amb la
bata grisa, el conco el vetllava i el plat, reparat,

començà una vida segona.

***

Au fond d'un sac couleur lilas,
des morceaux de terre cuite émaillée.
Silencieux, ternes, leurs fractures
montrent le sang desséché de la mort
inattendue.

Le plat avait chu du mur de ma mère,
des mois plus tôt, des années peut-être. Silencieuse, éteinte,
ma mère en avait enfermé les morceaux épars
au fond d'un sac couleur lilas oublié.

C'est alors que vint un homme petit, aux yeux de lumière,
qui avait travaillé aux côtés de mon oncle Sindo.
Il parlait une langue cultivée, immense.

Il s'y mit dix heures de suite. Derrière lui, dans sa
blouse grise, mon oncle le veillait et le plat, réparé,

commença une seconde vie.