L'aligot
Par Michel Bourret Guasteví le mercredi 12 mars 2014, 10:39 - l'écume des jours - Lien permanent
J'aime l'Aubrac et son herbe rase
qui touche le ciel. Longtemps j'y allai
avec mes enfants, une petite semaine
en été.
qui touche le ciel. Longtemps j'y allai
avec mes enfants, une petite semaine
en été.
Nous quittions alors le Bouyssou pour
aller nous restaurer à Saint-Urcize, près
du foirail. Les tables étaient dressées.
De simples
tréteaux de bois couverts de papier blanc
où l'on se serrait sans connaître son voisin.
On y dégustait la saucisse tronçonnée au
millimètre
et l'aligot brûlant tiré d'une marmite énorme
en fer blanc, en fermant les yeux. L'estomac
plein, nous délaissions la pomme à couteau et
mangions la tarte
aux myrtilles. Un jour, un paysan du cru me
proposa, en guise de loterie, d'évaluer le poids
d'un porc et de l'emporter si le sort me souriait.
Je frémis
et donnai un chiffre ridiculement bas. Le paysan
rougeaud sourit. Je m'en tirai bien. Nous revînmes
au Bouyssou le cœur léger et l'estomac lourd, prêts
à recommencer "l'anh que ve".
aller nous restaurer à Saint-Urcize, près
du foirail. Les tables étaient dressées.
De simples
tréteaux de bois couverts de papier blanc
où l'on se serrait sans connaître son voisin.
On y dégustait la saucisse tronçonnée au
millimètre
et l'aligot brûlant tiré d'une marmite énorme
en fer blanc, en fermant les yeux. L'estomac
plein, nous délaissions la pomme à couteau et
mangions la tarte
aux myrtilles. Un jour, un paysan du cru me
proposa, en guise de loterie, d'évaluer le poids
d'un porc et de l'emporter si le sort me souriait.
Je frémis
et donnai un chiffre ridiculement bas. Le paysan
rougeaud sourit. Je m'en tirai bien. Nous revînmes
au Bouyssou le cœur léger et l'estomac lourd, prêts
à recommencer "l'anh que ve".