Aller vers toi, c'est refaire cent et mille fois
l'école buissonnière, le nez tout empli de senteurs.

Comme ces hommes de rallye qui ferment les yeux
et ondulent des épaules pour préparer le parcours

en salle, bien loin des lacets de goudron, je la revois
cette route harmonieuse et mon cœur qui bat vite.

Il fut un temps où je ne la connaissais pas encore
mais elle manquait déjà à mon âme en éveil et curieuse.

Et maintenant que tu dors à mes côtés, je me plais
à la retrouver, dessinant son lacis bordé de roux.

Les raisins ne sont plus qui se gorgeaient de miel,
ce même miel pâle qui enchante nos devis, le soir, tard.

Réveille-toi, un peu, un brin, et conte-moi ces fois
cent et mille où tu partis me voir, la serrant dans tes yeux.