Son regard sombre est clair
Par Michel Bourret Guasteví le dimanche 20 novembre 2011, 10:05 - l'écume des jours - Lien permanent
Elle dort encore et je veille, mon sourire à ses côtés.
Elle a cent ans, est en mille lieux et sait rester unique
sans fard ni apprêt. Son regard sombre est clair, elle parle juste.
La femme que j'aime fouille le monde et la terre tourbeuse
de l'Écosse pour m'en rapporter l'or tiède au parfum de marée.
Elle a cent ans, est en mille lieux et sait rester unique
sans fard ni apprêt. Son regard sombre est clair, elle parle juste.
La femme que j'aime fouille le monde et la terre tourbeuse
de l'Écosse pour m'en rapporter l'or tiède au parfum de marée.
Et à la marelle des jours, elle me fait deviner des lieux.
Barcelone, Gérone ou Toulouse. Aujourd'hui, ce sera Toulouse
et son chocolat chaud derrière Saint-Sernin. Un saut de puce,
un trajet éclair car le travail couve encore qui nous étreint tous deux.
Je me tais et je pense, barbichette inclinée. À ces piques-niques
improvisés sur la couette violine, à ces dialogues infinis,
en tailleur sur la couche, cependant que dehors le voisin cherche l'heure.
Trois langues nous unissent qui déclinent nos rêves. Puissent les jours
et les nuits nous les faire vivre et tisser, au gré de nos pensées.
Son prénom c'est l'éclose, à ce coquelicot bleu absent de tout bouquet.