quand tu vins, présence inattendue du milieu
de l'automne. Tu étais vive, riante, tes mains
sentaient bon la fleur d'oranger et les rires littoraux.

Soudain, alors que la fièvre qui nous étreignait
t'avait conduite près du rivage dont on ne revient pas,
je sentis ma main s'ouvrir et s'épanouir éperdument.

Elle avait frôlé ton sein pâle et percevait,
sous sa peau tendre, comme un essaim timide.
C'était un oisillon perdu au cœur impénitent.

Je décidai de l'adopter, moi si rétif aux animaux,
et, depuis, du matin jusqu'au soir, il irrigue ma main
qui dédaigne chiffres et données pour mieux s'en étourdir.