La main crisse dans le sable,
nostalgique de la vague et déjà

ton dos la reçoit pour en mimer
le ressac lancinant dans le creux.

Je la préfère au clapotis de l'eau
verte et fade de la rivière contre

la roche polie aux faux airs de
glaise tendre et desséchée.

Or la nuit qui s'achève les conjugue
toutes deux dans une rumeur autre et

pareille, celle des express qui montent
et descendent la France chargés de

désirs ou de regrets, mains ouvertes
vers les congés ou épaules qui se voutent,

attirées malgré elles par la tâche ennuyeuse
qui les attablera onze mois durant.

Et curieusement, sans que ces foules individuelles
n'en sachent rien, la rumeur des express

se ralentit, s'éteint presque et m'apaise,
m'appelant tout contre toi pour t'en faire récit

en silence.