La route est grise mais le cœur est d'or. Non pas le cœur
de d'aucuns, que l'on trouve à foison, comme les pissenlits
de ma jeunesse. Non. Ton cœur qui ne blesse jamais même quand
il nous disjoint. Le temps a passé qui nous a beaucoup donné.
Nous souffrons tous les deux, nous souffrons chacun, mais quand
bien même cela,

si on me le proposait cent fois, cent fois je referais le chemin
avec toi. Des marges de Vendres la coquette aux contreforts du Vercors,
à peine dévoilé un jour où la neige fondait sous nos skis appariés.
Cent fois ? Que dis-je ? Mille, un million, des milliards, une myriade
de promenades le soir, ton bras autour du mien, jusqu'à ce que la mort
nous oublie.