J'aime ces silences complices, gonflés de ce que nous fûmes
et sommes encore. Des silences-sourires pour apaiser les gerçures
des heures, cette pluie glacée, incessante d'avril, qui pénètre
ta chair et la mienne et retarde l'irrémédiable cicatrisation.

Viendra un jour où nous songerons à ces silences partagés. D'autres
silences y succéderont ; j'ai toutefois l'outrecuidance de penser,
aveugle que je suis, qu'ils n'auront pas la même saveur. Ni même
la même indiscrétion.