Le silence s'est installé,
mais tout encore me parle
de toi.

Je prépare un sauté. La viande
a rissolé, aussitôt réservée.
Les légumes

se confisent. Les légumes me confient
leur chuchotis. Ils exigent les épices
et un trait

de soja, de ton soja, dont l'ample bouteille
s'épuise. Que de souvenirs qu'il me faut
remiser.

Le silence s'est installé. Une page nouvelle
se tourne. Pour toi, comme pour moi.
"À vin nouveau,

outre neuve", dit l'Évangile. Mais dans les
plis du cuir épais, je sens encore les parfums
de ton pas.